Violences faites aux femmes : Twitter, Facebook et YouTube accusés de laxisme
07/02/2018
PERRINE SIGNORET | lemonde.fr Les auteurs de violences en ligne bénéficient d’une « très grande impunité » sur ces réseaux sociaux, selon un rapport. Les auteurs de violences faites aux femmes en ligne bénéficient d’une « très grande impunité » sur Facebook, Twitter et YouTube. C’est la conclusion d’un rapport publié le 7 février par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE). En juin et juillet 2017, cette instance consultative a signalé auprès de ces plates-formes 545 contenus insultants, menaçants ou constituant une forme de harcèlement moral ou sexuel envers des femmes. Seuls 7,7 % d’entre eux ont été supprimés. Le HCE s’est associé, pour ce testing, à trois associations féministes : le collectif Féministes contre le cyberharcèlement, la Fondation des femmes et l’association En avant toutes. Cet organisme placé sous l’égide du premier ministre s’attaque à un phénomène d’ampleur : dans un rapport de l’ONU publié en septembre 2015, 73 % des femmes interrogées avaient déclaré avoir été confrontées à des violences en ligne ou en être les victimes. YouTube n’a supprimé aucun des contenusLe plus mauvais élève en la matière est YouTube, qui n’a retiré aucun contenu malgré les 198 signalements effectués. Facebook arrive en seconde position, avec 11 % des messages violents censurés (soit 17 sur 154). Twitter en dénombre 13 % (25 sur 193). Selon le rapport, certains types de message sont davantage supprimés que d’autres. Pour Facebook, 100 % des menaces de violence crédibles sont mises hors ligne. Ce n’est, en revanche, le cas que pour 15,4 % des contenus sexuellement explicites, et 9 % pour du harcèlement ou de l’incitation à la haine envers un genre ou une orientation sexuelle. Concernant Twitter, la violence « évidente » est aussi largement prise au sérieux, avec un taux de 100 %. L’incitation à la haine sexiste n’affiche, elle, qu’un score de 17,4 %, et le harcèlement ciblé 8,2 %.
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